Le souvenir des héros s'efface, hélas ! bien vite au milieu des difficultés de l'heure présente. S'il est pourtant une épopée dont la France résistante ait lieu d'être fière, c'est bien celle du Vercors (1). Le commandant Pierre Tanant, qui fut chef d'état-major du " commandant Hervieux " (colonel Huet), chef militaire du Vercors aux heures tragiques de juillet 1944, a retracé avec simplicité la grandeur et le martyre de ce coin de France libéré par une poignée d'hommes et écrasé par un ennemi implacable et cinq fois supérieur en nombre. L'auteur, par souci d'objectivité, commence son récit au début de 1944, date de son arrivée au Vercors. Il laisse ainsi volontairement de côté la période préparatoire qui, de la fin de 1942 à février 1944, vit l'arrivée des premiers réfractaires, les premiers combats et l'établissement par le général Delestraint et M. Farge, en accord avec Londres et Alger, des plans de verrouillage du Vercors, qui, d'après les projets d'alors, devait constituer une base de débarquement aérien. Jour après jour, le commandant Tanant retrace l'organisation de la petite année reconstituée au grand jour sur le sol national. Il montre l'œuvre accomplie en commun par quelques officiers et des chefs nouveaux surgis à l'heure des combats, parmi lesquels le capitaine Goderville (Jean Prévost), qui trouva au Vercors la fin héroïque d'une belle carrière d'écrivain.